Supermarchés et hypermarchés : comment réduire la consommation d'électricité ?
par Maxime BOURASSIN le 6 mars 2023 11:00:00
Gros volume et grande hauteur sous plafond, nombreuses ouvertures et forte consommation électrique : le coût énergétique de fonctionnement pèse lourd dans le budget des supermarchés et hypermarchés.
On estime que la consommation moyenne d’énergie d’une grande surface à dominante alimentaire se situe autour de 900 kWh/m2/an. Pour viser une performance énergétique maximale, il est utile en premier lieu de comprendre comment les grandes surfaces consomment l’électricité, en différenciant les supermarchés - dont la surface se situe entre 400 et 2 500 m² -, des hypermarchés (2 500 m² et plus).
En matière de sobriété énergétique, le secteur de la grande distribution n’a pas attendu les dernières directives pour prendre de nombreuses initiatives : extinction des enseignes la nuit, baisse de 50% de l’intensité de l'éclairage avant l’arrivée des clients, baisse de 30% de l’intensité de l'éclairage en présence des clients sur les périodes critiques de consommation, coupure du renouvellement d’air la nuit, décalage de la production de glace, baisse de la température ambiante de tous les points de vente jusqu’à 17°C pendant les heures de pics…
Ces solutions nécessitent souvent des investissements financiers, de réorganiser le magasin et lorsque des oublis ou des erreurs ont lieu, cela peut avoir des conséquences sur l’activité.
Elles peuvent aussi être accompagnées de gestes ou de solutions plus simples et rapides à mettre en place, et qui ne risquent pas de gêner l’activité du point de vente. Ce sont elles que nous vous proposons de vous partager dans cet article.
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Sommaire
- Comment les grandes surfaces consomment-elles l'électricité ?
- 3 idées à mettre en place pour réduire la facture d'électricité sans gêner l'activité du magasin
Comment les grandes surfaces consomment-elles l'électricité ?
Une surface de vente utilise de l’électricité en permanence, y compris lorsqu’elle est fermée. Que ce soit pour les supermarchés ou pour les hypermarchés, les rayons frais représentent la grande majorité des dépenses.
Voici la répartition des trois principaux postes de dépense des surfaces de vente :
🚨 L’éclairage : en rendant le magasin plus visible et en guidant les clients dans les allées, l’éclairage joue un rôle majeur dans l’expérience utilisateur et le parcours client. Il représenterait environ 25% de la facture énergétique moyenne d’un commerce
🚨 Le chauffage et la climatisation : la température et une bonne qualité d’air sont parmi les critères principaux des clients pour définir un environnement confortable dans un magasin. Un environnement sain et agréable contribue également au bien-être des employés ! Plus productifs, moins absents, le confort contribue donc au bon fonctionnement global du magasin. L’utilisation de l’électricité pour chauffer ou maintenir des températures fraîches représenterait entre 12 et 20% du budget global d’électricité.
🚨 La production et la préservation par le froid : elle serait d'environ 12%. Bien sûr, le respect et le maintien de la chaîne du froid demeurent indispensables pour respecter les normes sanitaires et assurer la bonne conservation des produits.
La consommation d’électricité des supermarchés
On estime qu'en France, un supermarché consomme en moyenne 450 kWh/m²/an. Les supermarchés ont une surface comprise entre 400 et 2 500 m². À titre d’exemple, pour un supermarché de 1 500 m², cela donne une consommation moyenne annuelle de 675 000 kWh/an.
Dans un supermarché, le froid alimentaire représente le plus gros poste de dépenses, presque la moitié des consommations d’énergie globales. Pourtant, des économies d’énergie significatives sont réalisables. Par exemple, un suivi en continu et en temps réel de la température permet d’être alerté dès lors qu’une température anormale est constatée. Le personnel peut ainsi réagir très rapidement pour corriger les écarts et optimiser la gestion du froid.
La consommation d’électricité des hypermarchés
La surface d’un hypermarché varie de 2 500 à 20 000 m², voire plus. La consommation moyenne estimée pour ce type de point de vente est de 290 kWh/m²/an. Pour une surface de 25 000 m², la consommation moyenne est de 7 250 000 kWh/an.
En bref, la consommation électrique représente pas moins de 60% des charges des grandes surfaces. C’est le deuxième poste de dépenses après la masse salariale.
Selon l’ADEME, l’agence de la transition écologique, en réduisant de 1 ℃ la température d'un point de vente, il possible de réaliser en moyenne une économie d'énergie d'environ 7% !
3 idées rapides à mettre en place pour réduire la facture d’électricité
Nous le disions en introduction, en matière de sobriété énergétique, le secteur de la grande distribution a déjà pris de nombreuses initiatives. Bien que nécessaires, elles sont souvent coûteuses d’un point de vue financier mais également organisationnel.
Ces résolutions peuvent être accompagnées d’autres gestes, plus simples et rapides à mettre en place, et qui ne gênent pas l’activité !
1. Favoriser le réemploi, éteindre le matériel informatique et l'éclairage des bureaux la nuit
💡 Le saviez-vous ? l'éclairage des bureaux et le matériel informatique coûtent davantage que de laisser une enseigne allumée toute une nuit !
Les ordinateurs, serveurs et autres appareils numériques pèsent environ 14% des émissions de gaz à effet de serre. Par exemple, un simple email génère 4 grammes de CO2, tandis qu'un message avec une photo représente l'équivalent d'une consommation d'une voiture sur 500 mètres.
👉 En 2017, WWF a publié ce rapport synthétisant une enquête menée sur l’empreinte environnementale liée à l’activité numérique de 530 000 collaborateurs du secteur privé et du secteur public et voici ce qu’ils ont trouvé. Chaque collaborateur qui travaille sur un ordinateur en ligne consomme en moyenne annuellement :
- 5 300 litres d’eau (notamment l’eau utilisée pour la fabrication des équipements des utilisateurs), soit l’équivalent de 880 packs d’eau minérale de 6l !
- 360 kg de gaz à effet de serre, c’est à dire l’équivalent de 2 400 kms en voiture
- 3 500 kWh d’énergie, ou 80 ampoules basse consommation de 25W allumées 220 jours ouvrés pendant 8 !
On comprend aisément que la quantité d’électricité utilisée pour le matériel informatique et l’éclairage des bureaux puisse peser lourd dans l’empreinte carbone des collaborateurs mais aussi dans la facture du point de vente !
Parmi les solutions simples à mettre en place, on retient :
✅ Favoriser le réemploi pour allonger la durée de vie des matériels
✅ Réduire les volumes d’impressions et choisir un papier labellisé FSC ou Blue Angel
✅ Prendre le réflexe d’éteindre les lumières et le matériel informatique le soir
✅ Privilégier, de la mesure du possible, les conversations par téléphone ou de vive voix (en plus, ça favorise de bons rapports humains!)
✅ Stocker les données sur des serveurs locaux plutôt que de passer par des clouds où les données circulent sur des serveurs situés à des milliers de kilomètres
✅ Privilégier les ordinateurs portables, moins énergivore qu'un PC de bureau
2. Suivre la consommation d’électricité en temps réel
💡Si l’électricité est si difficile à économiser, c’est parce que c’est une énergie invisible ! On ne peut pas constater concrètement son niveau. Un suivi de la consommation précis et instantané est le seul moyen de détecter les veilles cachées, les consommations inutiles et d’éviter les oublis. Cela permet également de comprendre quelles sont les actions qui sont vraiment efficaces pour le magasin.
Enfin, cela permet d’avoir un réel suivi des économies réalisées ! Et ce n’est pas rien : quand il s’agit de mobiliser un magasin entier autour d’une politique d’économie d’énergie, il faut pouvoir communiquer les résultats pour apprécier les efforts réalisés.
Indispensable à l’optimisation des besoins en énergie, la Gestion Technique du Bâtiment (GTB) et la Gestion Technique Centralisée (GTC) font partie intégrante des smart building, ces systèmes de gestion intelligente qui permettent de programmer, piloter et de régler à distance toutes les installations techniques (chauffage, climatisation, électricité, ventilation, éclairage, alarme, vidéo-surveillance, accès…). Elles requièrent un investissement (entre 7 k€ et 10 k€ en général) mais permettent de faire gagner des économies significatives et sont donc généralement très rapidement rentabilisés.
La GTB permet de gérer l’ensemble des lots d’un même bâtiment, plutôt orienté tertiaire et gestion du confort : l’électricité, le chauffage, la climatisation ou encore la ventilation. Elle contrôle à distance l’activité d’un site et supervise l’ensemble des équipements installés.
La GTC, quant à elle, est plutôt utilisée dans les activités industrielles. Elle contrôle toutes les installations techniques d’un seul lot. Par exemple, pour le pôle électricité, la GTC gère l’éclairage, la détection de présence, la consommation d’énergie électrique. L’ensemble est géré par un hyperviseur qui peut piloter plusieurs GTC.
La gestion intelligente vous permet également, selon les spécificités de votre magasin, d’automatiser un ensemble de tâches quotidiennes comme l’allumage et l’extinction de l’éclairage ou de votre système de vidéo-surveillance.
3. Isoler le toit du bâtiment rapidement et durablement avec le cool roof
Saviez-vous que la toiture est responsable de près de 30 % des déperditions de chaleur ? Elle est un point de faiblesse concernant la consommation énergétique du supermarché !
Les dépenses de refroidissement engendrées par la chaleur, quant à elles, s’accroissent et sont comparables à celles liées au chauffage, notamment pour rafraichir les condenseurs. Entre la climatisation globale et l’effort fourni par chaque groupe de froid (frigos et chambres froides, vitrines réfrigérées, etc.), la dépense d’énergie devient très coûteuse.
Composé de matières minérales et de résines élastomères acryliques, le cool roof - ou “toit frais” - consiste à recouvrir de peinture blanche réfléchissante les toitures des bâtiments. Sa composition élastique à fort pouvoir couvrant permet de réduire les microfissures existantes, ce qui en fait un allié de taille, notamment lors d’une rénovation de toiture.
Parce qu’il protège efficacement l’intérieur des bâtiments des fortes variations climatiques extérieures sans avoir à anticiper de travaux qui gêneraient l’activité, le cool roof met le magasin alimentaire sur le chemin de la transition énergétique et est en train de devenir l’isolation préférée des industriels et professionnels de l’agro-alimentaires (supermarchés, hypermarchés, plateformes logistiques…).
Cet investissement en rénovation énergétique permet tout à la fois de :
✅ Réduire les températures intérieures jusqu’à 10 degrés sans toucher à la structure du bâtiment ni gêner l’activité lors de l’application, qui a lieu sur le toit
✅ Améliorer les conditions de travail des collaborateurs et l’expérience client
✅ Améliorer les conditions de stockage des matériels et des marchandises
✅ Valoriser le foncier et rallonger la durée de l’étanchéité du toit jusqu’à 20 ans (prévoyez aussi des économies sur l’étanchéité!)
✅ Participer activement à l’effort collectif pour réduire les émissions de gaz à effet de serre
✅ Réaliser une économie d’énergie jusqu’à 40% par an
Voir la liste complète des avantages et inconvénients du cool roof.
Si vous gérez un bâtiment tertiaire à usage commercial, et que vous souhaitez réaliser des économies d’énergie, vous pouvez prétendre à la prime CEE.
💡Bon à savoir : toutes les peintures réflectives ne permettent pas d’obtenir la prime CEE ! Ne peuvent prétendre au CEE que les revêtements réflectifs affichant une durée de vie minimum de 20 ans (l'application d'une peinture acrylique sans finition à base de PVDF a une durée de vie de 5 à 10 ans).
La gamme CovaTherm a un SRI à l’état neuf et vieilli de 118 (selon la norme ISO 16474-3 : 2020 après 4 000 heures de vieillissement artificiel) et a une durée de vie de 20 ans grâce à la finition CovaTherm Top Coat.
Pour conclure, l’électricité consommée par les supermarchés et hypermarchés alimente notamment l’éclairage, le chauffage et la climatisation, et la production de froid. L’augmentation des prix de l’énergie peut être au moins en partie compensée par une réduction de sa consommation, et cela peut se faire via des initiatives qui ne gênent pas l’activité : favoriser le réemploi, éteindre le matériel informatique et l'éclairage des bureaux la nuit, suivre la consommation d’électricité de manière détaillée et en simultanée ou encore isoler le toit du bâtiment avec l’application d’une peinture anti chaleur cool roof.
Pour ce dernier point, afin de déterminer la meilleure méthode d’isolation pour votre supermarché, n’hésitez pas à faire appel à un professionnel qui vous établira un diagnostic de performance énergétique. En fonction de votre projet, il sera à même de vous conseiller sur le rapport avantages-coûts le plus intéressant, quant à votre investissement immédiat et sur le long terme.
Pour aller plus loin :
- Toit refroidissant : ce qu’il faut savoir
- Toit blanc et réchauffement climatique : quel lien ?
- Comprendre l’effet d’îlot de chaleur urbain
- Peindre son toit et blanc : avantages et autorisations nécessaires
- Les méthodes pour refroidir un data center
- Quels sont les avantages d’une toiture blanche ?
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